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29 oct. 2025

Lien au terroir, bien-être animal, bénéfices nutritionnels… L’image du lait à l’herbe séduit les consommateurs. Mais au-delà des slogans, le pâturage intéresse-t-il les laiteries ? Quelle rémunération peut-il apporter aux éleveurs dans une logique filière ? Invités à s’exprimer lors d’un symposium, experts, éleveurs et industriels livrent leur analyse.

Quelle place pour le pâturage lorsque toute une série d’acteurs, éleveurs, transformateurs, distributeurs, se partagent les bénéfices créés ? Autonomie alimentaire, bénéfices zootechniques, atouts environnementaux… Faire pâturer les vaches apporte certes beaucoup aux éleveurs, mais pour que cette pratique trouve sa place à l’échelle de la filière, les industriels doivent aussi y trouver un intérêt économique. Une équation pas toujours simple à résoudre.

Marie-Andrée Luherne, présidente du Cniel, raconte ainsi l’échec d’un projet de valorisation porté par l’interprofession. « Nous avions bien pris conscience de l’engouement des consommateurs. Nous avons travaillé un cahier des charges, un logo, une certification et l’avons présenté aux laiteries… mais ça ne les a pas intéressées. Néanmoins, nous avions vu juste : par la suite, diverses allégations comme “150 ou 200 jours de pâturage” ont fleuri sur les emballages. »

Des démarches qui changent la donne ?

Jean-Louis Peyraud, directeur de recherche à l’Inrae, partage ce constat : « L’industrie du lait n’était pas prête à payer davantage pour une pratique courante pour beaucoup d’éleveurs. Ironie : c’est aux Pays-Bas, où il n’y avait plus de pâturage, que la mode des allégations lait à l’herbe a redémarré. » Interrogés, beaucoup de consommateurs se disent en effet prêts à payer un peu plus pour des produits garantissant que les vaches ont pâturé une partie de l’année.

Conscients de ces attentes, certains acteurs innovent pour y répondre. Directeur de la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LDSH), Philippe Leseure se souvient : « En 2016, nous avons lancé une enquête. Plus de 80 % des consommateurs étaient prêts à débourser quelques centimes en plus pour être sûrs que les vaches sortaient au pré. On a commencé avec trois mois de pâturage, puis quatre, soit 120 jours par an. A ce jour, sur nos 25 départements de collecte, nous atteignons en moyenne 180 jours. »

Retour au pâturage et installations

Résultat ? La hausse de rémunération engendrée a incité 20 % des producteurs à remettre les vaches dehors, même en exploitations robotisées. Nicolas Houdmon, éleveur en Mayenne, témoigne : « Je faisais partie de ceux qui ne sortaient quasiment plus les vaches. En entrant dans la démarche “C’est qui le patron ?!”, on s’est remis à pâturer. Ça a aussi permis de réinstaller des jeunes. Grâce à la rémunération et à l’image de la filière, les banques et les centres de gestion suivent plus facilement. »

Mayennais, lui aussi, et laitier en bio, Antoine Pannard détaille son expérience : « On est à 55 ares pâturés par vache. On achetait 200 tonnes d’aliments par an, aujourd’hui seulement 25 tonnes. Nous avons des contrats pluriannuels et un bon accompagnement, même dans les périodes compliquées pour le lait bio. »

De son côté, Bleu-Blanc-Cœur mise sur la qualité nutritionnelle recherchée par certains consommateurs, comme l’explique sa présidente, Nathalie Kerhoas : « L’idée est de viser la qualité du lait obtenue avec l’herbe de printemps, avec des obligations de résultats définies par un cahier des charges. Le pâturage est un levier, mais pas le seul : on utilise aussi le lin ou la luzerne. Chaque éleveur pilote sa conduite pour atteindre l’objectif. »

Défis techniques et organisationnels

Cependant, plusieurs freins persistent. Philippe Leseure rappelle : « Dans un système robotisé, organiser le pâturage est plus complexe. Or, 20 % des exploitations françaises sont aujourd’hui équipées, et ce chiffre augmente constamment. » Erwan Lozevis, directeur Qualité et RSE chez Lactalis, souligne aussi l’aspect transformation : « Le lait à l’herbe peut présenter une variabilité plus importante. Or, les industriels préfèrent une matière première homogène et stable. »

Malgré ces limites, les uns comme les autres maintiennent que le pâturage constitue un levier de premier ordre pour maintenir la biodiversité, préserver la vie du sol et réduire l’empreinte carbone des élevages laitiers.  « Il faut travailler à la pérennisation d’une filière équitable, pour qu’on ait toujours des éleveurs demain et qu’on n’ait pas à importer du lait de l’autre bout du monde », martèle Philippe Leseure.

Symposium filière lait engagée : Replay des tables rondes ici

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